Kids \ « Noël, ce n’est pas très Montessori… »

« Noël, c’est pas vraiment Montessori mais c’était bien quand même ! »

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Cette phrase je l’ai lu à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. Elle m’a interpellée. Elle m’a surprise.

Je ne suis pas adepte de la pédagogie Montessori. Non pas que je n’adhère pas aux valeurs de cette pédagogie mais plutôt parce que pour cela, il faudrait je m’y intéresse de plus près, que je fasse des recherches, bref, j’ai la flemme. Il y a cependant certains principes qui correspondent fortement à notre pédagogie que je qualifierais de « sauve-qui-peut » « intuitive-on-fait-comme-on-peut. Mais cette phrase m’a vraiment accroché.

Mais que dit Maria Montessori à propos de Noël?
« Dans les pays anglo-saxons, Noël est un vieillard caduc, couvert de neige, qui porte dans un panier énorme les jouets aux enfants, en entrant réellement la nuit dans leur maison. Mais comment ce qui est le fruit de notre imagination pourrait-il développer l’imagination des enfants ? Nous seuls imaginons et non eux, ils croient, ils n’imaginent pas. […] Est-ce la crédulité que nous voulons développer chez nos enfants ? […] C’est nous qui nous divertissons de la fête de Noël et de la crédulité de l’enfant. »

Ouch Maria. Je comprends mieux pourquoi ses adeptes pense que Noël ce n’est pas Montessori…

Je respecte l’idée. Je suis d’accord qu’il y a quelque chose de dérangeant parfois autour du mythe du Père Noël, par exemple du chantage que j’applique allègrement du « si t’es pas sage le Père Noël ne passera pas » et j’en passe. Alors oui on s’amuse de l’émerveillement de nos bambins devant ce personnage qu’on pense ils trouvent merveilleux. Comme Mickey quoi. Ah oui mais Disney c’est pas Montessori non plus en fait merde. Peut-être que c’est mal tout ça. Mais si tout ceci n’est vraiment une histoire de divertissement d’adultes au détriment d’enfants, je me demande quand même pourquoi, nous les adultes, nous n’avons pas de souvenirs traumatisants de nos Noël de bambins et pourquoi, en parents sadiques aimants, nous reproduisons cette torture mascarade sur nos chères têtes blondes.

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Je me demande ce qu’aurait pensé Maria Montessori, italienne très croyante, du Grand Saint Nicolas. C’est pas pareil j’imagine, il existe, lui 😉

Loin de moi l’idée de juger. J’ai juste était franchement surprise de découvrir ce pan de cette pédagogie. Je suppose que si je ressens le besoin d’en parler c’est parce que ça me chiffonne tout ça et que les mots de Maria Montessori ne me laisse pas indifférente.

Allez, à bientoh-oh-oh <3

10 commentaires

  1. Je vais prendre le temps d’écrire un commentaire puisque j’ai moi même écrit cette phrase sur les réseaux sociaux. Comme tu le dis si bien, ce discours tient d’ailleurs pour Noël, Disneyland et pleiiiiiin d’autres choses. C’est à l’occasion de la publication d’un gros câlin entre Louis et Winnie l’ourson que j’ai « culpabilisé » et indiqué que j’avais entravé les principes (ouhhhhhh la vilaine) !! Tous mes principes se sont envolés (en fait c’est ça être parents non ?) face à sa joie d’enfant.
    Et puis « dans la vraie vie » et notamment quand ton enfant va à l’école, il est impossible de respecter les principes montessoriens totalement (les copains parlent de cars et planes, ils décorent un père Noël avec du coton… le père Noël est même venu lol !!).
    Pour moi, on peut tout à fait jouer sur les deux tableaux, et c’est d’ailleurs ça que je veux transmettre sur mon blog !

    1. Je te remercie de ton commentaire. Je suis d’accord que qu’il est tout à fait légitime de prendre ce qu’on trouve le meilleur de chacune des pédagogie que l’on rencontre. Il y a de principes Montessori (enfin ceux que je connais) que j’applique volontier et pour d’autres, je suis très « vieille école ». Et puis tu es d’accord, ils s’emmerveillent pour de vrai devant Mickey, Winnie ou le Père Noel nos bonhommes non ?

      1. Ah oui je suis d’accord, ils s’émerveillent pour de vrai !! Et franchement pour les deux câlins fait à Winnie, j’en avais les larmes aux yeux, de le voir si émerveiller. En plus il a vraiment vaincu sa timidité, il y est allé seul et c’est un vrai pas en avant pour lui, donc bon je me fichais un peu de Maria Montessori à ce moment là !!

  2. Je suis fort d’accord avec toi. Je me suis intéressée il y a quelques années à la pédagogie Montessori, un peu avant ou au début de ce que je trouve maintenant un peu un « effet mode ». J’y ai trouvé du bon, j’y ai surtout trouvé beaucoup de bon sens. Et puis parfois je n’ai pas accroché tout simplement et c’est le cas pour le sujet de ton article. J’aime beaucoup la tendance actuelle qui vise à considérer l’enfant, le traiter comme un égal, écouter son avis, etc. bref tout ce qui n’a pas toujours été le cas pour les générations avant nous. Mais je pense tout de même qu’il y a du bon à cette magie, qu’il y a du bon au rêve pur et innocent, qu’il y a du bon à l’Enfance tout simplement 🙂
    Et selon moi, Saint Nicolas, Pere Noël et Mickey en font partie, clairement. Et je n’ai pas eu l’impression d’avoir dupé mes enfants lorsque j’ai vu leurs yeux émerveillés ces dernières semaines, que ce soit en voyant le grand Saint, ou en faisant un gros gros câlin à Mickey et ses copains.

      1. Non non ! Devrais-je citer notre chère Florence et ses piliers d’éducation lol, je peux passer de maman calme à maman névrosée en moins de deux ^^

  3. Coucou!

    J’avais écris cet article l’année dernière : http://decokidsnco.over-blog.com/Enfants/Noel/montessori-Dolto.html

    J’essaie appliquer ce que je disais l’année dernière : jouer le jeu de Noël, mais sans trop y faire croire (pas plus que pour les fées quoi). Surtout pour Saint-Nicolas. Pour Père Noël, on ne fait même pas de mystère autour des cadeaux, on les emballe et prépare ensemble.J’avoue que je suis par exemple assez mal à l’aise de faire la file pour voir un type déguisé (et impressionnant) et faire croire à Anouk que c’est VRAIMENT le gars qui lui apporte ses cadeaux (et qui est l’AUTORITE suprême pour les enfants). Alors je ne le fait pas.

    Mais je ne suis pas rabat joie non plus. Quand anouk fait une pizza avec de la plasticine et qu’elle veut que je la goûte, je joue le jeu. Je ne lui dit pas que c’est juste de la plasticine. C’est pareil pour Saint-Nicolas.

    Mais parfois, elle m’a posé des questions que je n’ai pas voulu contourner. Alors je lui dit que c’est quelqu’un qui a existé il y a très longtemps (ce qui est vrai) et que comme il aimait beaucoup les enfants, on fait une fête pour les enfants pour lui. Ca n’a pas l’air de la décevoir.

    Le « problème », à mon avis, c’est qu’il y a TROP de lobby (grands parents, école etc.) pour leur faire croire absolument (et cette omerta des enfants qui savent!!). Ca ca me pose un peu problème. Personne ne tient à ce que les enfants CROIENT absolument à Barbapapa. Pourtant ça n’enlève pas la magie des fée, des barbapapas et des Tchoupis.

    1. J’ai eu le même sentiment quand je me suis rendue compte que je voulais faire de la journée de Noël un moment plus excitant pour mon bonhomme qu’il ne l’était. En revanche, on a vu le Père Noël en ville, de loin, il saluait juste les enfants et la bouille de mon fils emmerveillé m’a vraiment ému. On était loin, le mythe restait un mythe magique à qui on fait coucou. Maria Montessori n’aurait pas aimé mais j’ai fondu. Je vais de ce pas lire ton article 🙂

  4. Je ne connaissais pas l’avis de Maria Montessori sur ce sujet mais ma première réflexion porte sur le fait que le Père Noël n’apprend peut-être pas aux enfants à imaginer (il y a tellement d’autres façons de stimuler l’imagination d’un enfant) en revanche il apprend aux enfants à faire la part entre réel et affabulation. Le fait pour un enfant de soudain douter alors que tout l’entourage semble convaincu de l’existence de cet être aux pouvoirs magiques, n’est-ce pas une preuve de son intelligence, de son sens critique? Le Père Noël fait partie de notre culture et quelque part est une épreuve initiatique de l’entrée dans l’âge de raison. Oui je me régale quand mon petit garçon a les yeux qui brillent en parlant du Père Noël, mais je me régale encore plus quand il me demande comment il a fait pour faire tenir son énooooorme théatre de marionnettes dans sa hotte, que c’est un peu bizarre cette histoire quand même….
    Le père noël ne développe pas la crédulité, c’est juste le contraire. Parfois Maria Montessori se trompe, cela arrive à tout le monde.

    Pour le fait que nous n’avons pas été traumatisés par ces histoires de père noël , je me méfie de ce type d’argumentaire largement utilisé par certains pour justifier la fessée, boire de l’alcool pendant la grossesse et autres comportements plus que discutables…

  5. Je pense que l’idée est simplement de ne pas mentir, mais de ne pas bloquer non plus l’imagination et le rêve. J’aime l’idée du libre-arbitre et de laisser l’enfant mener sa réflexion. Il faut simplement savoir interpréter les avis pédagogiques de manière ouverte.

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